31 juillet 2017

Défi Argentique II

Mon grand-père aimait beaucoup immortaliser sa famille avec son SuperRicohflex et selon l’une de mes tantes, sa caméra ne le quittait que rarement.

La SuperRicohflex trônait depuis plusieurs années sur une tablette avec d’autres caméras et  je la percevais plutôt comme une décoration, que comme une caméra, mais depuis que je développe ma pellicule,  je pense à acquérir toute sorte de caméras. Et puis un jour j’ai décidé de l’utiliser, mais ne savais par où commencer. La façon d’installer le film ne m’était pas familière du tout et je souhaitais pouvoir développer les négatifs moi-même.  Plusieurs vidéos sur Youtube m’ont mise en confiance et j’ai profité d’une journée ensoleillée et d’une photo walk pour en faire l’essai.

Premier constat:

1)   Porter une telle caméra attire toute une foule de curieux, et pas que des photographes. Plusieurs passants m’ont arrêté pour m’en parler et j’ai toujours eu l’impression qu’ils étaient réellement intéressés par cette étrange caméra venue d’un autre temps.

Merci à Aurélie Bonneville pour la photo!

2)  Il faut correctement installer la pellicule 120mm sinon les premières photos ne seront pas exposées. Le film commence loin du début du papier qui l’enveloppe et j’ai raté les 3 premières photos qui n’existent maintenant que dans ma tête.

3)  Il ne faut pas oublier d’avancer la pellicule entre chaque photo, sinon il y aura des doubles expositions (ou triple) accidentelles.

4)  La caméra n’a pas une vitesse très élevée, et les choix sont réduits. Bulb, 1/10, 1/25, 1/50, 1/100 et 1/200, couplé à des ouvertures de f3.5, f4, f5.6, f8, f11 et f/16 ne me laisse pas autant de latitude que ce dont j’ai l’habitude avec un réflex, d’autant plus que la pellicule utilisée était une 400 ISO.

5) Travailler sans posemètre est un autre défi. J’utilise toujours ceux dans intégrer dans mes appareils, mais celui-ci n’en a pas. J’ai suivi mes connaissances et mon instinct et je ne me suis pas (trop) trompée.

6)  La mise au point n’est pas facile, car étant très myope, regarder dans le viseur ne me permettait pas de voir si mon sujet était net ou un peu flou. Évidemment, plus je ferme l’ouverture, moins j’ai à me soucier de la netteté en général, car la profondeur de champ augmente.

7) Le viseur nous montre la réalité à l’envers, donc photographier du texte est spécial. D’ailleurs, cadrer pour que tout soit droit n’a jamais autant été difficile!

8) Développer le négatif n’est pas vraiment différent du développement d’un 35mm. C’est seulement beaucoup  plus gros et donc enrouler le négatif sur son support est…sportif.

9) Voir le résultat final, sur négatif et papier, et un moment fort. Même si les photos ne sont définitivement pas les meilleures que j’ai faites, elles ont été faites avec un appareil qui m’est cher. J’ai pris une chance, car je ne savais pas du tout s’il était en état, s’il allait même fonctionner. Il y a de la poussière dans l’objectif  qui est apparente et il n’a pas fonctionné depuis 40 ans! Lors du développement, je commençais à être stressée. j’avais peur que la pellicule soit complètement vide, mais j’ai été très agréablement surprise de voir les images que j’avais captées.

10) En photo, c’est aussi l’expérimentation qui compte, et non seulement capter une image. Utiliser cet appareil familial ne m’a pas permis de créer d’incroyable souvenir sur  négatifs, mais m’a permis de me créer des souvenirs.

 

 

Voici donc quelques photos prises avec l’appareil sur pellicule Ilford HP5, développées au D-76 et scannées avec un Epson V550.

 

 

 

 

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